Le terme d’amateur a perdu le sens précis qu’il avait dans la langue du XVIIème et du XVIIIème siècles. Des « particuliers », qui n’étaient ni peintres ni sculpteurs, pouvaient être élus à l’Académie royale de peinture et de sculpture en raison du goût qu’ils professaient pour les arts ; ils y siégeaient au rang d’ « amateurs ». L’usage du terme s’est depuis considérablement élargi et n’est plus aujourd’hui limité au seul domaine de l’art : on peut être amateur de bons vins comme d’opéras. Mais il s’est également déplacé du champ du goût à celui des activités. Il désigne en effet ces activités auxquelles on s’adonne par plaisir, parce qu’on aime ça, et non pour des raisons professionnelles. On peut faire du théâtre, de la peinture ou de la musique en amateur, mais aussi pratiquer le rugby ou le vélo en appartenant à une équipe d’amateurs. A la distinction ancienne entre amateurs et artistes, qui n’était pas une distinction hiérarchique puisque tous portaient le titre d’académiciens, s’est substituée l’opposition entre amateurs et professionnels qui implique une image socialement dévalorisée et dévalorisante de l’amateur, toujours suspecté de faire preuve d’amateurisme ! Nous nous proposons dans ce séminaire d’étudier la constitution puis la transformation de cette figure de l’amateur dans le champ de l’art, afin d’en saisir les raisons et les enjeux, à la fois artistiques, philosophiques, politiques et sociaux. Calendrier prévisionnel, de 17h à 19h : - mardi 22 janvier 2008, - mardi 26 février 2008, - mardi 25 mars 2008, - mardi 8 avril 2008, - mardi 13 mai 2008, - mardi 17 juin 2008.