Animée par Vincent Puig (IRI)
La vie technique comme geste d’invention avec les machines chez Simondon repose à la suite de Canguilhem, sur notre capacité à maitriser la normativité des organes vivants et techniques pour pouvoir en prendre soin. Cette condition pharmacologique procède d’une longue histoire des processus de catégorisation et de grammatisation qui fondent les gestes, la parole, les langages, l’écriture et les techniques et par conséquent nos savoirs biologiques, techniques ou sociaux. Dans cette session, inspirée de la pensée (ex-)organologique de Bernard Stiegler, nous examinerons ces processus dans le temps et dans l’espace et comment ils sont aujourd’hui un enjeu pour la capacitation, le développement et la pratique des savoirs liés au vivant, au biologique, et à l’alimentation.
Organisée en collaboration avec l’association des amis de la génération Thunberg
L’appel à « Bifurquer », lancé par des étudiants d’Agro Paris-Tech à leur cérémonie de diplôme, a été suivi par un mouvement plus large d’étudiants et de chercheurs, qui ont appelé à la désertion d’activités absurdes et néfastes pour le vivant. Critiques du greenwashing et du solutionnisme technologique, de nouvelles générations d’ingénieurs et de scientifiques cherchent encore des voies pour faire bifurquer le système techno-économique (c’est-à-dire, industriel), au-delà de leurs seules carrières individuelles. Comment opérer des transformations dynamiques de ce système, au-delà de la fausse alternative entre désertion et compromission ? Quelle « stratégie des bords » pourrions-nous collectivement envisager, si l’on reprend un concept de Bernard Stiegler : des bords tout à la fois transitionnels, existentiels et inventifs de la macrostructure, capables de la faire bifurquer dans son centre ?