L’exploration des potentialités de l’échelle nanométrique est une des tendances majeures du nouveau monde industriel qui se constitue aujourd’hui. L’infrastructure des systèmes techniques change d’échelle. Du micro au nano, elle s’achemine vers une hyperminiaturisation.
Aujourd’hui, c’est le terrain de l’imaginaire que les nanotechnologies semblent investir le plus intensément. Leur puissance d’évocation est phénoménale. Nous entendons prendre au sérieux la thèse forte suivante : les nanotechnologies elles-mêmes induisent de nouvelles manières d’imag(in)er, de fabriquer des images (par-delà le visible), de sentir, de fantasmer, de désirer, de rêver, d’avoir peur, de communiquer et de schématiser.
Les nanotechnologies sont, intrinsèquement, une imagotechnologie.
C’est cette hypothèse que nous voudrions à la fois étayer et mettre à l’épreuve dans ce séminaire préparatoire des Entretiens 2010, sans effacer les immenses questions sociales et sanitaires qu’elle ne saurait ignorer, en la confrontant aux enjeux économiques et politiques majeurs ouverts par la mutation à la fois épistémique et industrielle que constituent l’investigation du « nanomonde » et les investissements et spéculations en tous genres qu’il suscite.
Organisation : Cap Digital, ENSCI, IRI