Aux défis presque inconcevables que constitue l’Anthropocène pour l’humanité confrontée aux effets désastreux de sa propre toxicité, des villes et des territoires tentent de répondre en se mettant en réseau – des open cities aux « territoires positifs ». Nous vivons, en même temps, une nouvelle « révolution urbaine » et territoriale (avec les « territoires numériques » ) qui pourrait être inurbaine, c’est à dire inhumaine : dénuée d’urbanité – et la ville dénuée d’urbanité devient la jungle. Face à ce qui constitue un risque que chacun pressent désormais plus ou moins (fusse en pratiquant le déni), les Entretiens du nouveau monde industriel 2018 entendent poser que la « résistance » à ce devenir n’a aucun avenir si elle ne parvient pas à l’invention d’une nouvelle intelligence urbaine s’emparant de ces transformations révolutionnaires, et en partant des territoires apprenants que pourraient et devraient devenir les villes et conurbations engendrés par les derniers développements de ce que Clarisse Herrenschmidt a appelé « l’écriture réticulaire » et Antoinette Rouvroy « la gouvernementalité algorithmique ». Site ENMI 2018