Le séminaire “Écriture numériques et éditorialisation” développe une réflexion sur les enjeux de l’éditorialisation comprenant l’ensemble des pratiques d’organisation, de structuration et de publication de contenus sur le web. L’hypothèse théorique de laquelle part le séminaire suppose que les dispositifs technologiques utilisés dans le cadre de l’écriture numérique déterminent le contexte d’un contenu, son accessibilité et, finalement, participent de l’émergence de son sens. L’écriture numérique remet en question les fondements du modèle de production et de circulation du savoir qui caractérisait l’édition traditionnelle papier. Tout contenu numérique est inséré dans une organologie technique complexe caractérisée par une convergence de plateformes, de formats, de standards. Un document - et doit-on d’ailleurs encore parler de document ? - trouve sa légitimation, son accessibilité et son sens au travers de cette convergence et ne peut être considéré comme une unité isolée. Pour comprendre, par exemple, un texte littéraire, il faut analyser le support dans lequel il s’inscrit, soit l’ensemble des liens, des métadonnées qui le rendent visible ainsi que les interactions avec les usagers qui le légitiment. Pour mieux appréhender le sens d’un contenu numérique, il faut dès lors interroger la notion même de support. S’agit-il tout simplement d’un écran ? Ou bien du dispositif éditorial qui permet sa mise en forme (CMS, plate-forme, etc.) ? Ou encore de l’ensemble des architectures qui déterminent son contexte et son positionnement dans le large réseau qu’est le web ? A la suite des quatre années passées, le séminaire poussera plus avant la réflexion théorique en lien avec l’analyse précise de pratiques et d’expérimentations, prenant plus particulièrement en compte des aspects comme la fonction de l’annotation, le commentaire et l’interaction des usagers dans la production d’un contenu, la place occupée par les algorithmes et par les interfaces, le positionnement de l’auteur.