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Muséologie 2015 - 4 - Réseaux sociaux herméneutiques

Créé le 10/02/15

Yuk Hui, Henry Story, Alain Garnier - 10/02/2015

Réseaux sociaux herméneutiques

Comment faire en sorte que s’instituent de nouveaux modes du dialogue entre chercheurs, entre critiques, entre le musée et son public, et entre les apprenants et les enseignants ? Le renouvellement par le numérique des enjeux didactiques, heuristiques et pédagogiques de la transmission des savoirs nous oblige à penser un nouveau type de réseau social, à même d’offrir aux données des contributeurs une valeur néguentropique, en les rendant échangeables et contributives. A la lumière de la théorie des réseaux sociaux développée par Yuk Hui et Harry Halpin d’après les thèses philosophiques de Gilbert Simondon, et à la suite de la recherche contributive entreprise en 2013-2014 autour du cours de philosophie de Bernard Stiegler, nous imaginerons dans quelle mesure le réseau social peut devenir partie constituante d’un objet d’étude, d’une exposition ou d’un cours. Comment il peut devenir mode de contribution pour l’étudiant, le chercheur, ou l’amateur. Un tel réseau social ne saurait se fonder sur l’individualisme qui caractérise le modèle de Facebook. La mise en réseau ne doit pas être une affadisation, une totalisation du profil, une désindividuation de l’utilisateur, ni non plus une vitrine de soi, mais bien un moyen de partager avec les autres membres du réseau des savoirs, des idées et des expériences. C’est à partir d’un groupe, ou de divers groupes que l’utilisateur, devenu contributeur, pourra exprimer son interprétation de l’objet ou des objets auquel(s) le réseau est attaché, et ceci au sein d’un collectif, c’est-à-dire au sein d’une communauté de sens capable de s’entendre, de se donner des règles et de faire évoluer le réseau social lui-même. C’est aussi par cette organisation collective que pourront naître sur le réseau des communautés divergentes, et donc la controverse sans laquelle le savoir stagne. Ce modèle de réseau social herméneutique est donc intimement lié à des technologies d’annotation et d’indexation, à des algorithmes de recommandation visant à mettre en relation les singularités se rapprochant et celles qui s’éloignent, mais aussi à des dispositifs d’éditorialisation et de publication collectives, et à des outils réflexifs de traitement de bases de données indexées. Intervenants : Alain Garnier, Henry Story, Yuk Hui (sous réserve)