Dernière séance du séminaire Écritures numériques et éditorialisation du jeudi 23 avril 2015. Le séminaire avait pour thème : Pratiques de recherche et de production de la connaissance
Le web semble mettre profondément en question le concept d’auteur tel que nous le connaissons depuis quelques siècles. L’assimilation du copier-coller, de l’hypertexte dans l’écriture courante, et plus généralement les nouvelles formes d’éditorialisation, mettent en avant le travail collaboratif et tendent à affaiblir le sens de la signature. La réception d’un contenu est ainsi davantage liée à la plateforme qui le diffuse, plutôt qu’à la personne qui l’a créé. Des expressions comme “j’ai trouvé cette information sur Google” ou encore “sur le web” démontrent un changement de la perception des dispositifs de légitimation d’un contenu. De la même manière, les chercheurs eux-mêmes intègrent des logiques de partage et de co-élaboration de résultats qui ne favorisent pas la réalisation d’une oeuvre propre, valorisable en tant que telle par un individu. Le chercheur se présentera et se définira alors davantage à travers l’agrégation de ses activités, participations et collaborations, souvent publiées ou communiquées en tant que work-in-progress et échappant à la validation scientifique. Dans ce cadre, qu’en est-il du concept d’oeuvre en tant que production cohérente d’un individu – ou d’un groupe de chercheurs? Comment penser les notions de “plagiat”, de “copie” ou d’”originalité”? Quels sont les nouveaux vecteurs de reconnaissance qui permettent malgré tout aux individus de faire oeuvre ?