Session 1 : Anthropocène et entropie du web Lundi 14 décembre – matinée
En 1993, le World Wide Web fut conçu au sein du CERN en vue d’instrumenter des relations entre pairs éditeurs, contribuant par leur activité à enrichir les savoirs et débats publics de controverses fécondes, c’est à dire, dans un langage systémique, de bifurcations néguentropiques. Ce n’est pas internet mais le World Wide Web qui, avec Mosaic, puis avec Netscape, a permis la constitution d’une réticulation planétaire à laquelle, vingt deux ans plus tard, sont connectés près de trois milliards d’êtres humains, et où sont apparues de nouvelles plateformes. Désormais, cette connectivité généralisée reconduit le plus souvent à une standardisation massive des relations – c’est à dire aussi à une augmentation de l’entropie cognitive. Dans le contexte où l’Anthropocène, qui constitue désormais le cadre des négociations internationales, notamment quant au changement climatique, est toxique pour lui-même en ce qu’il augmente massivement le taux d’entropie thermodynamique dans la biosphère, le web ne pourrait-il pas et ne devrait-il pas être repensé en vue de réactiver sa capacité initiale à intensifier la qualité à la fois des savoirs, des débats publics et des économies industrielles elles-mêmes ?
9h30 : Serge Lasvignes (président du Centre Pompidou) 9h45 : Axelle Lemaire (Secrétaire d’Etat chargée du numérique), Bernard Stiegler (Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation)
10h15 : Bernard Stiegler (IRI, UTC, Conseil National du Numérique) Le WEB dans l’anthropocène 11h00 : Evgeny Morozov (journaliste, écrivain) 11h45 : Dominique Cardon (Orange Labs, université de Marne la Vallée) La bazar et les algorithmes : à propos de l’espace public numérique 12h30 : Giuseppe Longo (ENS) De la collaboration des diversités à la compétition vers l’identique : les très grandes bases de données et les régularités sans sens