Séminaire Ecologie de l’attention Séance du mercredi 2 avril 2014.
Depuis l’apparition des premières images cinématographiques, le monde des choses s’anime et tressaute au rythme du défilement de la pellicule. L’automatisme programmé ou spontané, souvent mis en oeuvre par le cinéma conjugue l’histoire du cinéma à celle du modernisme, y compris dans ses dysfonctionnements. Il suffit, note Karl Marx, que l’objet ordinaire devienne marchandise pour que s’ouvre l’ère fétiche de la production, comme si une table se dressait sur sa tête de bois « en face des autres marchandises » pour se livrer « à des caprices plus bizarres que si elle se mettait à danser ». Pourquoi le montage cinématographique des images est-il de plus en plus serré ? Quelle est la logique économique du cinéma ? Quelles dynamiques visuelles et attentionnelles sont également produites par nos écrans numériques ? Quelles sont les conséquences organologiques, c’est-à-dire techniques, physiologiques et sociales, de l’accroissement de la dynamique des images virtuelles ? Intervenants : - Jonathan Beller : Professeur en Humanités et Media Studies et en Critical and Visual studies au Pratt Institute de New York. Spécialiste des questions sur l’attention, il est notamment l’auteur de The Cinematic Mode of Production: Towards A Political Economy of the Society of the Spectacle, paru en 2006 au éditions University Press of New England, qui lui valut une nomination au « Book Award for outstanding scholarship in film and media studies », et Acquiring Eyes : Philippine Visuality, Nationalist Struggle and The World Media-System, paru en 2006 aux éditions Ateneo de Manila University Press. Parmi ses ouvrages à paraître, nous pouvons citer : Wagers Within the Image: Computational Capital and Aesthetics of Survival et The Rain of Images : Media Logistics of Postmodern Fascism. - Arnauld Pierre : Professeur en histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), Arnauld Pierre appartient depuis 2006 à l’équipe de recherche sur l’art du XXe siècle du Centre André Chastel. Son domaine de recherche englobe les sources et l’imaginaire de la modernité considérée dans le champ élargi de la culture scientifique et visuelle, des utopies du langage et des politiques de la perception et de la vitesse. Ces thématiques sont ancrées dans trois moments historiques privilégiés : l’ère des avant-gardes et le passage à l’abstraction, l’après-guerre et l’art optico-cinétique, l’époque contemporaine, les néo-avantgardes et les tendances archéomodernistes. Il est notamment l’auteur de « Calder. Mouvement et réalité » publié aux éditions Hazan en 2009, et fut commissaire de l’exposition « L’Oeil moteur » au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg en 2005. - Thierry Baccino : Professeur à l’université Paris VIII en psychologie cognitive des Technologies Numériques, Thierry Baccino est directeur scientifique du Laboratoire des Usages en Technologies d’Information Numériques à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Il est également directeur du Living Lab Européen IUL (Integrative Usage Lab) et Vice-Président de la division 14 de l’ « International Association of Applied Psychology ». Il a notamment publié « La lecture électronique », aux PUF. (Coll. Sciences et Technologies de la Connaissance) en 2004, et « Mesure de l’utilisabilité des Interfaces », chez Hermès Science Publisher en 2005.