Table-ronde 2 : Mercredi 30 mai 2018 – 17h-20h De la muséologie des territoires à l’économie sociale au niveau local Pour contribuer à construire une nouvelle muséologie fondée sur les territoires, nous aimerions inviter dans cette séance à sortir des villes en portant notre regard sur des petites initiatives menées par des musées locaux ou propulsées par des DRAC en région, en dehors des grandes institutions qui jalonnent communément nos représentations. Ces projets et structures, se déployant davantage en milieu rural, peuvent jouer un rôle clef dans la gestion collective du patrimoine des territoires. L’expérience d’inventaire participatif du Parc Naturel Régional du Ballon des Vosges participe intimement de cette entreprise, tout comme les actions de l’Écomusée PAYSALP qui s’intègrent pleinement dans ce renouveau patrimonial. La revalorisation des modes de vie et de l’interculturalité locale ne peut être envisagée sans parler également des mouvements de repaysannisation, des réseaux culturels associatifs et des entreprises coopératives, réinvestissant des savoir-faire ancestraux et éveillant la conscience sur la vie d’une région, en y créant un sentiment de vouloir-vivre.
Dans cette séance, nous souhaiterions montrer qu’intégrer ces acteurs hétérogènes au sein d’une politique culturelle facilitant les initiatives d’inventeurs et la co-construction du patrimoine naturel et culturel est non seulement un enjeu démocratique, mais un défi économique et social. Car, si le patrimoine peut constituer un levier pour dynamiser le tissu économique rural, l’action patrimoniale a à jouer sur une ligne de crête délicate : entre la préservation d’un patrimoine vivant et le risque de sa floklorisation, mais également entre la valorisation économique de la culture locale et l’écueil de sa réduction à un ensemble de biens purement marchandisés au service du marketing territorial. De même, la création d’une dynamique communautaire, reposant sur le travail d’un commun territorial, doit pouvoir générer une fierté locale autour de projets d’avenir sans tomber dans l’enfermement culturel et la nostalgie régionaliste. Pour cela, peut-être faut-il penser une politique culturelle qui encourage et favorise les échanges et allers retours entre les milieux inventifs des zones rurales et urbaines, mais aussi envisager dans quel cadre les musées volontaires pourraient expérimenter avec ces acteurs innovants et travailler de concert à valoriser des nouveaux arts de vivre.
Intervenants :
– Noël Barbe Anthropologue. Chercheur à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (CNRS-EHESS-MC). Conseiller pour l’ethnologie et les sciences sociales à la DRAC Bourgogne Franche-Comté, Dernier ouvrage paru : Pergaud… l’Autre
– Marina Chauliac (sous réserve)
– Lothaire de Galzain Ingénieur en paysage, Membre de l’écolieu participatif Le Moulin de Brisé (Monthiers, Aisne), Auteur d’un mémoire sur les mouvements de repaysannisation et sur leurs manières d’habiter le paysage, en formation paysan-brasseur-boulanger en vue d’une installation future au sein d’un projet collectif
– Jules Desgoutte (Description dans la séance 1)
– Joëlle Zask Philosophe spécialiste de philosophie politique et du pragmatisme, traductrice de John Dewey, Maître de conférence à l’Université Aix-Marseille, Auteur de différents ouvrages sur la démocratie et la participation dont La démocratie aux champs, La découverte, 2016
– Christophe Lezin Directeur de l’Écomusée PAYSALP, Antérieurement Chargé de mission à l’Institut de la Montagne et Professeur d’Histoire-Géographie-Éducation Civique en collège-lycée