Table-ronde 1 : Mercredi 23 mai 2018 – 17h-20h De la nouvelle muséologie aux friches culturelles Dans cette séance, nous voudrions repartir des propositions de la nouvelle muséologie, qui aspirait à sortir du triptyque musée-collection-public pour embrasser un agencement en terme de patrimoine-territoire-population, parce qu’elles permettent de rouvrir le cadre conceptuel qui préside habituellement à l’appréhension des musées. Par là, il est possible de penser à quelles conditions et selon quelles modalités les musées pourraient réellement se mettre au service de la société et de son développement, en répondant aux défis du 21ème siècle. Dans cette optique, il nous faudra questionner sans réserve les évidences : celle de la centralité et du statut des collections, celle de la catégorie de public à l’heure de la participation, celle de l’organisation hiérarchique du commissariat face à l’intelligence collective en auto-organisation, ou encore celle du cadre administrativo-légal actuel vis-à-vis de la logique exploratoire et circulaire nécessaire à l’expérimentation.
En parallèle, ces enjeux rejoignent la montée en puissance des actions culturelles et patrimoniales s’inscrivant dans des dynamiques de réhabilitation citoyenne. Un tendance qui ouvre progressivement la voie à une réappropriation des institutions et à l’établissement d’une démocratie en actes. La transmission des savoirs (-faire, -vivre et théoriques) et l’implantation territoriale est au cœur de ces démarches. Davantage, c’est le thème de la constitution et de la gestion des communs qui sous-tend ces questions patrimoniales et que nous chercherons à expliciter, en vue d’une politique qui vise à construire véritablement les bases d’une démocratie culturelle. C’est pourquoi, ce qui se joue dans les lieux intermédiaires et indépendants, émergeant depuis plus d’une trentaine d’années sous la forme de friches culturelles ou encore de squats artistiques, est éminemment intéressant. En tant que laboratoires de l’urbanité et du vivre-autrement, ces espaces de projets sont devenus des interlocuteurs et partenaires privilégiés pour les acteurs des musées qui aspirent réinventer réellement leurs pratiques en explorant les interstices entre art, territoire et population.
Intervenants :
– Serge Chaumier Professeur des universités à l’Université d’Artois, Directeur du Master Expo-Muséographie (MEM), Formation en apprentissage, Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages de muséologie, Dernier ouvrage paru : Altermuséologie (Hermann, 2018), Rapporteur pour la Mission Musée du 21esiècle
– Laure Ciosi Sociologue dans le champ de l’art, de la culture et du patrimoine, Maître de conférence associée à Aix-Marseille Université, enseignante au sein de la formation en Médiation Culturelle des Arts (AMU-LESA) et directrice d’étude et de recherche au sein de l’association Transvercité
– Alexandre Delarge Président honoraire de la Fédération des Écomusées et Musées de Société (FEMS), antérieurement Directeur de l’Écomusée du Val-de-Bièvre à Fresnes, Dernier ouvrage paru : Le musée participatif. L’ambition des écomusées (dir.), La documentation française, 2018
– Jules Desgoutte Co-coordination chez ARTfactories/Autre(s)pARTs, Compositeur, improvisateur et pianiste à l’origine de plusieurs formations, membre fondateur du collectif ABI/ABO
– Jean-Louis Tornatore Anthropologue, professeur au département Institut Diderot, Université de Bourgogne, Directeur du Centre Georges Chevrier – Sociétés et sensibilités (UMR 7366 – Cnrs – uB), Dernière publication : « Patrimoine vivant et contributions citoyennes. Penser le patrimoine “devant” l’Anthropocène », In Situ. Revue des patrimoines, 2017.
– Hugues de Varine Muséologue étroitement associé au développement de la nouvelle muséologie, Acteur de terrain principalement impliqué en France, en Italie et au Brésil dans la mise en œuvre de chantiers de développement patrimonial et territorial fondés sur l’implication communautaire