A l’heure des confinements à répétition, voici venu le temps de « l’hybridation », entre « présence » et « distance ». Mais le développement du télé-travail laisse apparaitre de nouveaux symptômes de paralysie psychologique, infrastructurelle et écosystémique, sinon d’effondrement pur et simple. A l’illusion d’un « monde d’après » moins stressant, on objecte fréquemment que la taille de la population et la complexité de l’organisation sociale rendent impossible un retour aux modes de vie « intermittents » de nos chasseurs-cueilleurs ancestraux. Et que pour des raisons de pénurie et de concurrence, nous n’avons pas d’autre choix que de travailler plus dès lors que les technologies économes en main-d’œuvre détiennent la clé pour mettre fin à l’épuisement professionnel. Mais jusqu’où tiennent ces hypothèses, si la rareté est un mythe, si la société est moins complexe qu’on ne l’imagine, et si les impacts de l’automatisation ne font qu’exacerber l’épuisement planétaire ? A partir de son dernier ouvrage Travailler. La grande affaire de l’humanité, James Suzman questionnera pour nous les fondements historiques et anthropologiques du travail et Gerald Moore présentera le thème de la société intermittente à partir de la perspective de Bernard Stiegler. Une intermittence qui ne se résume pas à « l’hybridation » et dont il nous faut prendre soin dans toutes les dimensions de la société.
09h30-10h00 : Gerald Moore (philosophe, Université de Durham)
10h00-10h30 : Cara Daggett (science politique, Virginia tech)
10h30-11h15 : James Suzman (anthropologue)
11h15-12h00 : Helen Hester (média et communication, University of West London)
12h00-12h30 : Discussion