L’automatisation promettait l’émancipation et l’accès au temps, mais nous nous retrouvons à « travailler » plus longtemps et dans des rôles sédentaires qui nous ont rendus plus sensibles aux maladies. Même notre supposé temps libre est de plus en plus passé devant des écrans, où nous effectuons gratuitement un travail de raffinement des algorithmes pour les très grandes entreprises de données et de médias sociaux qui font tout pour indifférencier travail et loisirs. A travers l’ubérisation, une nouvelle subordination hors emploi se met en place et les « bullshit jobs » achèvent de disloquer les savoirs au service d’une économie irrespectueuse de l’environnement. Comment sortir du cercle vicieux du travail jusqu’à l’épuisement pour pouvoir participer à une consommation tout aussi épuisante ? De la semaine de quatre jours à l’économie de la contribution, comment mieux distinguer ce que Bernard Stiegler nommait « le travail » temps de la capacitation, et l’« emploi », temps de la valorisation économique ? On illustrera cette articulation dans la production de nouveaux communs : coopératives, modèle de l’intermittence, entreprises à mission, pour trouver de nouveaux équilibres entre hétéronomie et autonomie, emploi et travail, automatisme et créativité.
14h00-14h30 : Armand Hatchuel (économiste, MINES ParisTech)
14h30-15h00 : Antonella Corsani (économiste, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
15h00-15h30 : Michel Bauwens (économiste, Peer-to-Peer Foundation)
15h30-16h00 : Clément Morlat (économiste, Institut de Recherche et d’Innovation)
16h00-16h30 : Discussion