Pour Gilbert Simondon, l’individu (et par extension l’objet technique) qui optimise le « rendement » de son rapport à son milieu fonde une « techno-esthétique » à tel point que nous devrions pouvoir distinguer, dans le monde industriel, les systèmes monstrueux ou infidèles à leur milieu, des systèmes optimisés dans leur concrétisation, c’est-à-dire aussi proches des systèmes biologiques. Comment cette approche que l’on peut qualifier d’« éco-technologique » peut-elle modifier nos démarches d’ingénierie et de design mais aussi les pratiques esthétiques elles-mêmes ? Comment les communautés alternatives et notamment dans le champ de l’écologie peuvent ainsi se réapproprier un discours sur l’industrie ?
Dès son plus jeune âge, l’enfant est confronté à des jouets renforçant les stéréotypes avec lesquels il doit jouer et dont il doit se jouer. Le jouet est ainsi le lieu d’une automatisation à dépasser pour bifurquer. N’est-ce pas aussi l’enjeu de l’ergonomie que de mieux comprendre et maitriser les processus de production pour les dépasser dans le cadre d’une nouvelle écologie du travail durable ? Comment cette nouvelle conception du travail se forge depuis le plus jeune âge et comment peut-elle ouvrir à des perspectives de désautomatisation et de déprolétarisation dans l’entreprise ?
Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre (IRI), Le jouet et sa récupération par l’industrie numérique – Effets délétères sur l’enfance et sur l’adolescence en l’absence d’une protection par le milieu.
Nadia Heddad, ergonome (Un. Paris 1)
Sébastien Crozier, Président de la CFE-CGC Orange
Mael Montévil, mathématique et biologie (Cnrs/ENS), Qu’appelle-t-on produire ?