L’objectif du séminaire est d’examiner l’impact de cette pratique émergente dans le champ culturel. Une pratique, qui se présente à la fois comme une réalité (l’apparition d’un nouvel objet technique, le livre numérique, tel qu’il modifie la manière d’écrire et de lire) et comme un projet (celui d’une pratique de l’annotation électronique partagée, permettant une lecture sociale et contributive). L’hypothèse de départ pose que la pensée, scientifique ou esthétique mise en avant dans les musées et les établissements culturels, n’est jamais absolue, mais toujours incarnée, véhiculée par un instrument qui la façonne à son tour, et qu’ainsi étudier les modulations de l’instrument, c’est du même coup étudier l’évolution profonde de la pensée humaine. Cette hypothèse sera mise à l’épreuve d’un changement récent, voire en cours, celui des supports de lecture électronique qui connaissent un développement grandissant.
Mais au delà de la question du support, ce séminaire veut avant tout interroger des pratiques émergentes ou prospectives dans le contexte du musée notamment dans ses missions d’exposition, d’édition et d’éducation. On distinguera tout d’abord la lecture de texte et d’image en s’interrogeant sur leurs articulations sachant que dans les deux cas des processus de lecture/écriture (ou de reproduction) sont en jeu notamment si l’on s’intéresse au livre d’art numérique. Comment ensuite faire de la lecture un vecteur de socialisation dans le musée ?
Le « lire à plusieurs » peut il favoriser de nouvelles pratiques de découverte, d’apprentissage ou de partage ? Enfin, dans le champ numérique, quels seront les statuts de nos lectures/écritures (annotations, commentaires, traces de navigation) et des métadonnées sous-jacentes ainsi produites ?